En tant qu’hébergeurs, la rétention des données de connexion nous est imposée par la directive 2006/24/EC de l’Union Européenne*. Nous voulons sa suppression, car celle-ci instaure la surveillance préventive de toutes les communications électroniques: e-mail, appels téléphoniques et autres échanges numériques.
Imaginez que les services postaux gardent trace de toute personne vous envoyant du courrier; quand; qui; comment; où. C’est exactement ce qui est en train de se passer sur l’Internet, en ce moment même!
En tant qu’intermédiaires techniques, nous sommes contraints de stocker ces données liées à vos communications. Cependant, il est hors de question que nous nous transformions en auxiliaires de police. Nous entendons faire tout ce qui est en notre possible pour ne pas contribuer à cette attaque contre la vie privée, et encourageons tout le monde à jeter du sable dans cet engrenage!
Nous continuerons de nous battre contre la rétention de données de quelque manière que ce soit, et soutiendrons celles et ceux s’efforçant de faire de même!
* pour la France, voir la LCEN (Loi pour la Confiance dans l’Économie Numérique) entre autres textes réunis ici.
Signataires:
aktivix.org – all2all.be – alterezo.be – blacksec.org – Brasil Indymedia Tech Collective –blogxpopuli.org – boum.org – cassiopea.org – domainepublic.net – effraie.org – espace4you.org – free.de – globenet.org – hacklab.dk – herbesfolles.org – immerda.ch – lautre.net – linefeed.org – moviments.net – mutins.net – nadir.org – no-log.org – nodo50.org – open-web.fr – poivron.org – puscii.nl – rezo.net – riseup.net – samizdat.net – so36.net – squat.net – systemausfall.org – systemli.org – tachanka.org
Ce 11 octobre, des organisations d’une vingtaine de pays d’Europe, d’Amérique latine, et d’Amérique du Nord coordonnent des actions de défense de la vie privée et de la liberté d’expression, actuellement gravement menacées, à la fois par les politiques sécuritaristes post 11 septembre, et sous la pression d’intérêts économiques aussi puissants que peu respectueux des libertés fondamentales.
Ces atteintes aux droits fondamentaux menacent le fonctionnement des démocraties, particulièrement en France, où l’actualité illustre une dérive inquiétante:
– Le fichage policier, avec les systèmes Ardoise, Edvige, Cristina, et Fnaeg, dépasse les limites acceptables dans une démocratie: il n’est absolument pas acceptable que l’on fiche les enfants simplement coupables d’être suspects aux yeux de la police, ou que l’on fiche les homosexuels, ou les origines ethniques, ou la religion, ou les activités syndicales ou militantes. Le fichage génétique quant à lui est encore plus inquiétant lorsqu’on se souvient du rapport Benisti sur la prévention de la délinquance, ou de cette affirmation de Nicolas Sarkozy : “On nait pédophile”. [1]
– Le fichage scolaire: à l’heure actuelle, des directeurs d’école refusant de renseigner le fichier base élèves, pourtant reconnu comme liberticide, sont sanctionnés.
– La riposte graduée: au mépris d’un vote quasi unanime du parlement européen rappelant que nulle restriction à la liberté d’expression et d’information ne peut se faire sans l’intervention d’un juge indépendant et impartial, le gouvernement Sarkozy tente de manoeuvrer pour faire effacer ce vote des eurodéputés, en faisant pression sur José Barroso et sur la commission européenne. Face à la résistance des institutions européennes, le gouvernement français utilise la voie diplomatique, en faisant la promotion du projet français de désabonnement des internautes à l’ambassade de France, avec l’aide symptomatique de Vivendi. [2] Pour Nicolas Sarkozy, les intérêts économiques des industries culturelles priment donc sur les droits fondamentaux, pourtant rappelés par des députés élus par un demi-milliard de citoyens européens.
HumanRights21 appelle donc tous les citoyens et toutes les organisations attachés à la vie privée, et à la liberté d’expression et d’information, à participer aux différentes actions de ce 11 octobre contre le totalitarisme informationnel qui s’instaure progressivement:
Manifestations à Paris (14h République), à Bordeaux (14h Place F.Lafarge), et Soirées d’informations festives: conférences, ateliers, vidéoprojections, vidéoconférences, concerts… à Paris (18h à la CIP, et 19h à La suite) [3]
[1] http://www.humanite.fr/2007-04-04_Societe_Pour-le-candidat-de-la-droite-on-nait-pedophile
[2] http://www.odebi.org/docs/Einladung_Konferenz_15_10_2008.pdf
[3] toutes les informations sur :
http://www.humanrights21.org/?page_id=57